Les incidents du Stade de France, ont provoqué de nouvelles polémiques politiques qui ont amené la droite, au sens large, à dédouaner la police et à incriminer exclusivement les immigrés des banlieues même quand ils sont français et nés en France. Ainsi, comme à chaque incident sécuritaire, les syndicats de police pointent du doigt les immigrés, la justice et tout le monde sauf leur corporation.
Or, s’il est légitime de défendre les policiers qui manquent souvent de moyens, adopter une posture politicienne où l’institution policière a toujours raison même face à la justice, est assez caricatural et non productif. Surtout, la politisation de la police avec des thèses défendues proches de l’extrême-droite la plus dure, ne fait qu’aggraver le problème, notamment dans les banlieues.
En effet, il paraît assez absurde d’attendre du délinquant ou du voyou, une auto-censure après les remontrances dans certains médias. En particulier, un individu qui prend le risque d’aller en prison pour plusieurs années, ne peut comprendre que la logique de la coercition. C’est ainsi que le rôle de la police est d’anticiper les méfaits et/ou d’arrêter rapidement les malfaiteurs et les traduire en justice dans le cadre d’une procédure respectueuse du droit.
Ce renforcement de l’action de la police passe par plusieurs axes dont le premier est celui de la présence renforcée dans les lieux les plus chauds. En effet, dans le cadre de la lutte contre la drogue, il faut recourir à des actions proches de celles menées au Brésil dans les favelas. En particulier, le recours à la facilité avec l’arrestation d’un guetteur isolé ou d’un petit dealer, ne touche en rien les barons où le trafic.
Par ailleurs, le deuxième axe consiste à localiser physiquement les commissariats dans le cœur des cités et non dans la frontière avec la partie calme. D’ailleurs, contrairement aux idées véhiculées par l’extrême-droite, les habitants de banlieue seront les premiers à sauter de joie quand ils seront sûrs de croiser des policiers près de leurs domiciles. De plus, le retour de la police de proximité, peut alléger la tâche des policiers et les aider notamment au niveau du renseignement.
Aussi, le renforcement du rôle de la police peut passer par le recrutement de personnes spécialisées au niveau de la procédure pénale, pour éviter toute erreur et approximation, qui donne la fausse impression de laxisme des juges. De même, la digitalisation du travail de la police (vidéo-surveillance, reconnaissance faciale, intelligence artificielle, généralisation de la biométrie…), est autant une source d’efficacité que de dissuasion.
Naturellement, dans ce débat, l’extrême-droite ne vise qu’à profiter d’une situation, en utilisant tous les biais possibles. Ainsi, la qualité insuffisante des PV de police est transformée en laxisme de la justice. Aussi, l’aménagement de peines est traduit en culture de l’excuse. De même, une protestation contre une violence policière est un basculement dans l’islamo-gauchisme.
D’ailleurs, le lien entre l’immigration et la délinquance provient d’une escroquerie statistique. En effet, comme les banlieues sont le centre du trafic de drogue, la mafia en fait logiquement des zones de non-droit, en favorisant la délinquance. A titre d’exemple, les narco-trafiquants en Colombie, ont même lancé une guerre civile pour faire prospérer leur business. Or, comme la majorité des habitants de la banlieue est d’origine immigrée, il est logique de voir ces français, sur-représentés dans la délinquance. D’ailleurs, si la délinquance était dans les gênes des immigrés, la criminalité aurait dû toucher même ceux qui habitent les beaux quartiers.